« Faites excuse, mon commandant, mais j’me souviens qu’vous nous avez dit, quand on est arrivés ici, que la vie d’un cheval, c’est p’t’être encore plus important que celle d’un homme, parc’qu’un cheval, il a rien de mauvais en lui, à part c’que les hommes y mettent. J’me rappelle que vous avez dit que notre boulot, dans le service vétérinaire, c’est de travailler nuit et jour, vingt-six heures par jour, s’il le faut, pour secourir et sauver tous les chevaux qu’on peut, qu’un cheval, il a de la valeur par lui-même et qu’il a d’la valeur pour l’effort de guerre. Pas de chevaux, pas de canons. Pas de chevaux, pas de munitions. Pas de chevaux, pas de cavaleries. Pas de chevaux, pas d’ambulances. Pas de chevaux, pas d’eau pour les troupes qui sont au front. C’est la corde de sécurité de toute l’armée, vous avez dit, mon commandant. Il ne faut jamais baisser les bras, vous avez dit, parc’que là où il y a de la vie, il y a de l’espoir […] »
Cheval de Guerre de Michael Morpugo